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Miserez / Sur la Ville (sites archéologiques, Charmoille)

Objet : villa, sépultures Datations : époque gallo-romaine, Haut Moyen Age, Bas Moyen Age, époque moderne Fouilles : XVIIIe siècle Collections : Office de la culture, Porrentruy Entre Miécourt et Charmoille, près du prieuré de Miserez, Auguste Quiquerez relève de nombreuses traces romaines : des amas de tuiles et de calorifères. Il pense que ces restes marquent l'emplacement d'une villa romaine avec bains. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, on renvoya les Jésuites qui occupaient l'ancien prieuré de Miserez et peu après, on démolit le vieux couvent. Le Prince-Evêque de Bâle fit ensuite construire un bâtiment de maître. Les ouvriers, en creusant les fondations de cet édifice, rencontrèrent des débris d'anciennes constructions et plusieurs tombeaux renfermant des squelettes ayant entre les jambes un vase de terre ou parfois d'étain. Un des ouvriers rapporta qu'il avait découvert une pierre ornée de figures et d'inscriptions sur toutes ses faces. Le Prince-Evêque, l'ayant faite examiner, ordonna aussitôt qu'on la mît en pièces. Elle se rapportait vraisemblablement au culte de Priape ou à un autre symbole que le souverain ecclésiastique trouva trop inconvenant pour le conserver. Selon toute apparence, Miserez avait été fondé sur l'emplacement d'un temple ou d'un autel, près duquel il y avait plusieurs habitations romaines. On y a retrouvé des céramiques et des monnaies. D'autres trouvailles furent faites plus près de Charmoille, à l'endroit appelé Sur la Ville, dans le voisinage de la vieille route, nommée aussi Voie des fosses ou des tombeaux. Dans des ruines romaines, on découvrit des sépultures, des tuiles à rebord, des poteries, des calorifères et des monnaies, dont une pièce de Julia Mammaea, mère de Sévère Alexandre (empereur de 222 à 235). Au nord du village, un mamelon porte le nom de Côte du Château. Il est entouré de plusieurs rangs de terrasses presque circulaires, que bordait jadis un large fossé. La tradition y plaçait un château ; elle relatait qu'on y avait trouvé des fondations de murailles et de nombreuses « antiquités ». Ceci fit dire à Quiquerez qu'il y avait là un castellum et que, sur les ruines de ce castel romain, s'éleva avant le XIIe siècle le manoir de Calmillis, fief d'Hugues de Montfaucon. En 1995, lors d'un vol de reconnaissance, Jean-François Nussbaumer a repéré un quadrilatère dans la zone de Miserez. Vu ses dimensions, il s'agit probablement d'une construction romaine de type maison du personnel, caractérisée par l'absence de structures à l'intérieur. Voir aussi la notice Archéologie.

Auteur·trice du texte original: Claude Juillerat et François Schifferdecker (réd.), Guide archéologique du Jura et du Jura bernois, Porrentruy, 1997, 01/12/2005

Bibliographie

Auguste Quiquerez, Monuments de l'ancien Evêché de Bâle : topographie d'une partie du Jura oriental et en particulier du Jura bernois, époque celtique et romaine, Porrentruy, 1864, pp. 280-281 Henri Joliat, « Les vestiges romains dans le Jura bernois », in ASJE, 6, 1942, pp. 154-155 Claude Juillerat, François Schifferdecker (réd.), Guide archéologique du Jura et du Jura bernois, Porrentruy, 1997 Jean-Daniel Demarez, Répertoire archéologique du canton du Jura du Ier siècle avant J.-C. au VIIe siècle après J.-C. (CAJ n° 12), Porrentruy, 2001 www.jura.ch (octobre 2008)

Suggestion de citation

Claude Juillerat et François Schifferdecker (réd.), Guide archéologique du Jura et du Jura bernois, Porrentruy, 1997, «Miserez / Sur la Ville (sites archéologiques, Charmoille)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/3170-miserez-sur-la-ville-sites-archeologiques-charmoille, consulté le 19/04/2024.

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Archéologie
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