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Phénix Watch Co

Phénix Watch Co est la première manufacture horlogère en Suisse à avoir un calibre enregistré pour un mouvement de montre et c'est à elle aussi que l'industrie mécanique doit le célèbre « tour Dubail ».

La genèse de la manufacture Phénix commence en 1873, le jour où Jules Dubail, Jean-Baptiste Monnin et Joseph Frossard de Porrentruy fondent l’entreprise « Dubail, Monnin, Frossard & Cie ».
Le 6 mai 1899, elle prend le nom de « Société d'Horlogerie de Porrentruy » et acquiert également des bâtiments à Bassecourt. Jules Dubail quitte l'entreprise cette même année et fonde une société industrielle à Delle. Six associés se trouvent alors à la tête de la société : Roussel Galle, Jean-Baptiste Monnin, Louis Dubail, Adolphe Dubail, Joseph Dubail et Joseph Frossard. En février 1902, la « Société d'Horlogerie » est liquidée. Elle renaît cependant sous une nouvelle raison sociale « Phénix Watch Co SA » avec à sa tête de nouveaux associés : Edouard Boivin, directeur ; Gaston Daucourt, notaire ; Charles Boivin, industriel ; Victor Donzelot, négociant ; Constantin Senn, directeur, demeurant à Delémont. Jean-Baptiste Monnin va quant à lui créer sa propre société « Monnin, Rebetez & Cie » puis « Monnin & Cie » dès 1917, radiée en 1941.
La société Phénix reçoit plusieurs distinctions lors des Expositions universelles et nationales : La Chaux-de-Fonds (1881), Amsterdam et Zurich (1883), Londres (1884), Anvers (1885), Rome (1888), Paris (1889 et 1900), Genève (1896), Salonique (1931). L’entreprise exporte vers la Roumanie (dès 1899), la France, la Belgique, l'Autriche et la Hongrie (dès 1900), l’Angleterre, le Mexique et le Danemark (dès 1901).
Depuis le début du XXe s., l'exploitation se spécialise sur la fabrication de la montre à ancre, la montre bracelet et la montre de poche ainsi que des montres pour automobiles et des compteurs pour fusées. Elle fabrique en outre toutes ses fournitures.
Dans les années 1930, la société occupe une centaine d'ouvrier(e)s et fabrique cent mille montres par année.
En 1934, la direction de l'entreprise fait appel à Henri Knecht, alors âgé de 24 ans, chargé de la responsabilité technique. Quelques années plus tard, il est nommé directeur.
Depuis 1939, la Phénix est reprise par la banque cantonale de Berne, ensuite cédée à l'ASUAG (Société générale de l'industrie horlogère suisse, créée en 1931) et rétrocédée en 1949 à un groupement de Granges se rattachant de près à la Fabrique d'horlogerie NIVADA. Le nouveau Conseil d'administration se compose de Robert Lerch, président ; Alois Casutt, vice-président ; Paul Aeschbacher, secrétaire ; Jakob Schneider, Emile Schneider et Charles Schneider.
Dès 1961, Phénix fait partie du groupe MSR (Manufactures d'horlogerie suisses réunies SA), en compagnie de trois autres manufactures : Revue Thommen à Waldenbourg, Vulcain à La Chaux-de-Fonds et Buser Frères & Cie SA à Niederdorf. Au sein de MSR, Vulcain s'occupe de la partie commerciale, Phénix du remontage, Revue Thommen de la production des ébauches et Buser se lance dans la construction d'appareils de mesures de pression. Le groupe va diversifier sa production et en 1972, sur un chiffre d'affaires de 24,2 millions de francs, la part horlogère s’élève à 13,4 millions, les produits de diversification (essentiellement la mécanique et l'électronique) à 10,8 millions. En juin 1973, le groupe MSR, dont le siège social est à Bienne, s'adjoint la Maison Marvin, de La Chaux-de-Fonds.
Sur les 600 personnes employées par le groupe MSR, la Phénix en emploie 162. La diversification des activités du groupe s'était traduite pour Phénix par l'introduction, dès 1967, d'un département électronique qui travaillait à plein temps pour le compte d'Ebauches SA. La fabrique connaît cependant de graves difficultés et en 1981, elle ferme ses portes. Elle emploie alors une cinquantaine de personnes sous la direction de Roland Voisin. Une partie de l'usine est louée à un atelier de boîtes de montres, une autre à l'Ecole professionnelle. Le bâtiment sera détruit en 1984 pour être remplacé par un centre commercial et des appartements.
En 1983, deux anciennes ouvrières, Nicole Mamie et Jacqueline Pryxsbor, avec l'aide du groupe ETA, fondent la société « Prisma ».
Le 10 décembre 2004, Pierre Kohler rachète la raison sociale Phénix Watch Co pour fonder une nouvelle société anonyme à Delémont active dans l’étude, le développement, la fabrication, et la commercialisation de tous produits horlogers. Pierre Kohler en est le président du Conseil d’administration.

Auteur·trice du texte original: Emma Chatelain, 17/03/2009

Dernière modification: 09/05/2012

Fonds d’archives

CEJARE (Saint-Imier), Fichier entreprises Jura

Bibliographie

Georges Cattin, Les centrales électriques jurassiennes, Saignelégier, 2006, p. 154
www.worldtempus.com/encyclopedie/horlogers-celebres/phenix-watch/ (23.2.2009) www.cliniquehorlogere.ch/porrentruy_phenix_watch.php (23.2.2009)
www.moneyhouse.ch (10.3.2009)

Suggestion de citation

Emma Chatelain, «Phénix Watch Co», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/7052-phenix-watch-co, consulté le 19/04/2024.

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