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Record Watch Co, Tramelan

Manufacture d’horlogerie fondée en 1903 à Tramelan par un groupe d'industriels, au nombre desquels figure Ariste Chatelain, premier président du conseil d'administration de la Record Watch Co., dans le but de produire la « Sector » (1903-1908), premier modèle de montre triangulaire qui fit une certaine sensation à l'époque. L'entreprise est d'emblée équipée de machines pour la production en grandes séries et la production est diversifiée à divers types de montres hommes et femmes dès 1906. En 1908, le Conseil communal de Tramelan-Dessus vend la fabrique aux propriétaires de l'entreprise R. qui l'agrandissent en 1910. Malgré l'abandon de la Sector, la production de montres plus classiques par la Record connait un grand essor. En 1915, la société est refondée, ou plutôt intègre une société holding, la Record Dreadnought Watch Co. (RDWC), au capital-action de 1,5 millions de francs. Il s'agit en fait de la réunion de la Record Watch Co. avec trois autres entreprises, Z. Perrenoud  & Co. (La Chaux-de-Fonds), Chatelain Léal & Co. (Londres, société de vente) et Stabilis (La Chaux-de-Fonds). A la fin de la Première Guerre mondiale, on double la surface de production. En 1920, Beaulieu Watch (Genève) s'ajoute à la société et Record Meret (Tramelan-Dessus) en 1923, cette dernière quittant l'affaire dès 1924. Cette même année, Stabilis demeure à La Chaux-de-Fonds, tandis que le siège social de RDWC déménage à Genève. Dans les années 1940, les agrandissements se poursuivent. En plus de ses calibres et des montres de poche, montres-bracelets, montres dames, chronographes, montres à remontage automatiques, montres à phase de lune etc., la Record fabrique aussi des porte-échappements destinés aux appareils électriques de contrôle. Dans les années 1940 (avant 1947), la manufacture reprend le nom de Record Watch Co. et en 1949, la Record Watch Co. SA reprend son indépendance.
En 1961, la société passe dans le giron de Longines qui rachète une participation majoritaire dans l'entreprise afin de s'assurer une augmentation de ses capacités de production. Le rachat de la manufacture tramelote pour en faire une filiale de Longines est l'oeuvre du directeur de cette dernière, Frédéric Ahles.
En 1973, Longines cesse de s'approvisionner en mouvements auprès de la RWCo suite à l'arrivée d'Ebauches SA dans le capitale de la fabrique imérienne. Cette même année, l'exploitation de la marque Longines-Record est abandonnée, le service commercial de R. fermé et intégré au sein du département commercial de Longines. Pour l'essentiel, R. se consacre dès lors à la fabrication de parties micromécaniques à destination des montres et calibres à quartz produits par Bernard Golay SA au profit de Longines. Entamée en 1972, cette production cesse en 1975 avec la faillite de BGSA et entraîne des difficultés insurmontables pour R.
R. perd son statut de manufacture en 1975 et la société, demeurant à Tramelan, est désormais gérée à St-Imier. L’usine doit cependant fermer ses portes en 1983, victime de la crise horlogère, mais la production se poursuit un temps à St-Imier où le personnel des ateliers de Tramelan est transféré. Le bâtiment reste vide jusqu’en 1987, date de son rachat à Longines par l’architecte Hannes Strebel, qui la transforme en lofts d’habitation. Les travaux ont lieu de 1988 à 1990.


Auteur·trice du texte original: Emma Chatelain et Philippe Hebeisen, 08/06/2011

Dernière modification: 12/01/2017

Fonds d’archives

Chronologie jurassienne Denis Moine (Mémoires d'Ici, St-Imier/ARCJ, Porrentruy)
Mémoires d’Ici (Saint-Imier), Dossier documentation « Record Watch »

Bibliographie

Roland Stähli, Histoire de Tramelan, tome II, Tramelan, village de l’Erguël, Tramelan, 1984, pp. 206-207, 591 
www.sites.friches.ch/index.php?option=com_content&view=article&id=221&Itemid=226&limitstart=1 (8.6.2011)
« Record Watch Co S. A., Tramelan : Manufacture d’horlogerie », in Virgile Moine (dir.), Chronique du Jura bernois, Zurich : éditions H. Diriwächter, 1947, pp. 286-287
L'Impartial, 25 janvier 1962 ; 18 juin 1974 ; 25 avril 1975 ; 27 juin 1984
L'Express, 27 juin 1985
Kathleen H. Pritchard, Swiss Timepiece Markers 1775-1975, vol. 2, 1997, pp. R-11-R-15
Pierre-Yves Donzé, Longines, du comptoir familial à la marque globale, Saint-Imier : Longines, 2012, pp. 192-193, 212, 214, 228

Suggestion de citation

Emma Chatelain et Philippe Hebeisen, «Record Watch Co, Tramelan», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/1000018-record-watch-co-tramelan, consulté le 20/04/2024.

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