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Niederhauser, Stéphanie (1969-)

Originaire de Wyssachen (BE). Née le 19 mars 1969 à Bienne. Fille de Bernadette Niederhauser-Brasey, directrice d’une entreprise de décolletage, et de Pierre Niederhauser, décolleteur. Une fille. Protestante.

Préfète du Jura bernois.

Scolarité à Court et Valbirse. N. rêve d’abord de devenir assistante sociale. Après un apprentissage de commerce à Reconvilier, elle est engagée au pair aux USA (1987). De retour en Suisse, N. travaille comme employée de commerce à Brügg (BE) et Moutier puis à Bâle, dans le secteur des transports maritimes. Pendant les années 1980 et 1990, elle effectue de nombreux voyages à travers le monde (USA, Australie, etc.).

N. entre à la préfecture du Jura bernois en 1998 en tant que collaboratrice spécialisée. En 2009, elle devient vice-préfète, adjointe du préfet Jean-Philippe Marti (PS). En 2016, elle intègre le parti libéral-radical au sein duquel elle trouve écho avec ses valeurs « sociales » et de « défense des petites entreprises », comme elle le confie à la presse (Biel/Bienne, 2017). Suite à l’annonce du départ à la retraite de Marti, N. est élue préfète du Jura bernois le 2 juillet 2017 avec un taux de participation de 29,8%, et entre en fonctions le 1er janvier 2018. Elle est notamment soutenue par Mario Annoni (PLR) et Manfred Bühler (UDC) et est la seconde femme à accéder à cette fonction dans la région, après Barbara Labbé (préfète de l’ancien district de la Neuveville, 1997-2009).

La notoriété politique de N. est étroitement liée à l’« affaire du vote de Moutier », qui est déclenchée par l’annonce par la préfète de l’annulation du vote de Moutier en faveur du rattachement au canton du Jura. Le 18 juin 2017, la population prévôtoise avait accepté une première fois le transfert de la ville du canton de Berne vers le canton du Jura avec une courte majorité de 137 voix (51,72% de « oui », taux de participation 89,72%), suite au scrutin « le plus surveillé de l’histoire de Suisse » (Le Temps, 5.11.2018), caractérisé notamment par la présence d’observateur·ice·s de l’Office fédéral de la justice (OFJ). Dans ce contexte, il incombe à la préfecture d’examiner les 7 recours déposés suite au résultat du vote. Dans un argumentaire de 88 pages rendu public le 5.11.2018, l’annulation du vote prend appui sur la jurisprudence du Tribunal fédéral. L’argumentaire est formulé par la préfète en deux axes principaux :
« Violation du devoir d’objectivité, de transparence et de proportionnalité dans l’information transmise par les autorités à leurs concitoyens.
Tenue aléatoire du registre communal et « tourisme électoral ».
La préfecture dénonce la décision tardive des autorités communales de transmettre le registre électoral à l’OFJ (le 17.06.2017). Un retard qui complique la surveillance des votant·e·s, alors que des mesures extraordinaires étaient ordonnées par un arrêté du Conseil exécutif bernois daté de janvier 2017.

Qualifiée de « séisme politique » par la presse (Le Temps, 6.11.2018), la décision de la préfète intervient plusieurs mois après le suffrage. Elle suscite l’incompréhension de nombreux acteur·ice·s, notamment du Gouvernement jurassien. Dick Marti, dernier président de l’Assemblée interjurassienne (chargée de « résoudre la Question jurassienne » et dissoute par les cantons et la Confédération suite au vote de 2017) dénonce son caractère tardif (Le Temps, 5.11.2018) tandis que les militant·e·s séparatistes mettent en doute l’indépendance de la préfète. Les milieux « pro-bernois », quant à eux, prennent la défense de la préfecture et soulignent la neutralité qui incombe à sa fonction.

Après la confirmation de la décision d’annulation du scrutin par le Tribunal administratif bernois et le rejet des recours déposés contre la décision de la préfète, en août 2019, le transfert de Moutier au sein du canton du Jura est à nouveau soumis au vote populaire et accepté avec 54,9% le 23 mars 2021. Le 13 juin 2021, N. est réélue tacitement à la préfecture pour un nouveau mandat de quatre ans (période 2022-2025).

En 2019, N. est invitée au sein des débats organisé par le « Forum des 100 », parmi les personnalités « essentielles » faisant l’avenir de la Suisse. Depuis 2020, elle est membre du comité du Centre Social Protestant.

Auteur·trice du texte original: Anne-Valérie Zuber, 17/06/2022

Bibliographie

Michel Guillaume, « À Moutier, la préfète a invalidé un vote « entaché d’irrégularités » », in Le Temps, 5.11.2018
Thierry Luterbacher, « Portrait : Stéphanie Niederhauser », in Biel/Bienne, 13-14.12.2017
Olivier Perrin, « Consternation après l’affaire de Moutier, où tout est à refaire », in Le Temps, 6.11.2018
Sylvia Revello, « Propulsée sous les projecteurs, la préfète du Jura bernois cristallise les tensions », in Le Temps, 6.11.2018
RTS (ed), Liesse jurassienne à Moutier après le net oui dans les urnes, 28.03.2021, https://www.rts.ch/info/12066705-liesse-jurassienne-a-moutier-apres-le-net-oui-dans-les-urnes.html(consulté le 4.5.2022)
Nicolas Willemin, « Dissection d’une décision », in Le Nouvelliste, 06.11.2018
 « La préfète du Jura bernois réélue », in Arcinfo, 13.04.2021
« Moutier: le Tribunal administratif bernois annule le vote de 2017 », in Swissinfo.ch, 29.08.2019

Informations transmises par Stephanie Niehderhauser le 6.5.2022

Iconographie

Suggestion de citation

Anne-Valérie Zuber, «Niederhauser, Stéphanie (1969-)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/1003894-niederhauser-stephanie-1969, consulté le 25/04/2024.

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