Né Robert Jacques Théodore à La Chaux-de-Fonds en 1898. Mort à La Chaux-de-Fonds le 9 février 1987. Marié à Marie Louise Dreyfuss, dite Malou, avec qui il a trois enfants. Petit-fils de Maurice Ditisheim et fils d’Ernest Albert Ditisheim, tous deux horlogers.
D. poursuit la voie familiale en étudiant à l’Ecole d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds, obtenant un diplôme de technicien horloger en juillet 1917, puis à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, d'où il sort à l’été 1922 avec le diplôme d’ingénieur-mécanicien.
Il reprend la direction technique de l’entreprise familiale Vulcain (anciennement Manufacture Maurice Ditisheim) en 1925 et cela jusqu’en 1970. Son frère, Maurice Ditisheim, dirigeait le service commercial de l’entreprise. C’est notamment suite à une rencontre au Japon entre Maurice et M. Hattori que D. va élaborer le calibre "10 ½ SPX" pour fournir la maison Seiko.
Il est cependant connu pour l’élaboration de 1940 à 1946 du mouvement qui équipera « La montre des présidents ». La Vulcain Cricket, sortie en 1947, est la première montre-bracelet équipée d’une complication capable de produire une sonorité puissante pouvant servir de réveil. Son nom lui a été soufflé par son ami Paul Langevin (physicien, philosophe des sciences et homme politique français). Elle est équipée d’une seule couronne permettant de remonter deux barillets, l’un destiné au mécanisme de sonnerie et l’autre destiné au mécanisme d’heure. Cette sonnerie, dont le son rappelle celui de l’insecte, est produite grâce à un marteau qui vient choquer un plot fixé sur une membrane. Une seconde membrane prenant le rôle de double fond permet de réaliser une caisse de résonance, le tout sans que les vibrations de la première soient absorbées dans le bras du porteur de la montre. Elle sera portée par nombre de présidents américains, depuis Harry S. Truman jusqu'à Barack Obama. Elle sera également déclinée dans une version étanche destinée à la plongée, nommée « Nautical ».
L’entreprise Vulcain s’allie en 1961 avec les marques Buser, Phenix et Revue Thommen pour fonder la Manufacture d’Horlogerie suisse Réunie. En 1980, elle est rachetée par Revue Thommen qui continuera à produire les montres Cricket. La crise mettra un terme à la production. Celle-ci renaîtra en 2001 avec le rachat des droits d’exploitation et des outils de production.
D. fut membre de la Commission de révision du cartel horloger (1927), président du Syndicat patronal des producteurs de la montre (SPPM) entre 1934 et 1936 et membre du Comité central de la Fédération suisse des associations de fabricants d'horlogerie (FH) à Bienne (1939).
Membre du Club 44 et du ski-club de La Chaux-de-Fonds.
Auteur·trice du texte original: Louis Grua et Johann Boillat, 31/05/2024
Bibliographie
L'Impartial, 9 février 1987
L'Impartial, 11 février 1987
L'Impartial, 9 avril 1997
Le National suisse, 21 juillet 1917
Feuille d'avis de Neuchâtel (FAN), 4 août 1922
Suggestion de citation
Louis Grua et Johann Boillat, «Ditisheim, Robert (1898-1987) », Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/1003976-ditisheim-robert-1898-1987, consulté le 13/12/2024.