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Weber, Mili (1891-1978)

Musée Mili Weber, St. Moritz.

Emilie Berta Weber, née le 1er mars 1891 à Bienne dans une famille recomposée. Décédée le 11 juillet 1978. Fille d'Anna Gloor (1848-1916) et d'Adolf Weber (1856-1940). Trois frères et deux demi-sœurs.


En 1908, elle entreprend une formation de jardinière d'enfants à Berne, mais son intérêt se porte rapidement vers le dessin. En 1912, elle suit des cours auprès de Julius Vögtli à Bienne puis décide de se rendre à Munich pour suivre une formation académique. Malgré ses réticences sur le choix de sa demi-sœur d'entreprendre une carrière artistique, Anna Haller décide de l'accompagner. Son séjour est financé par l'héritage de son frère Otto Weber, décédé dans un accident de montagne.

L'académie officielle étant refusée aux femmes, elle intègre une école privée de peinture tenue par Heinrich Knirr. Sa formation lui apporte une aisance technique, notamment dans les portraits. L'annonce de la Première Guerre mondiale met un terme à ses études.

A son retour à Bienne, elle reçoit ses premières commandes pour des cartes postales, des cahiers à colorier et des illustrations. Elle exécute également de nombreux portraits d'enfants issus des familles bourgeoises de Bienne.

En 1916, après le décès de sa mère, elle emménage dans les Grisons pour rejoindre son frère architecte Emil, qui construit l'année suivante une maison à Saint-Moritz. Elle s'y installe avec son frère Emil, ses demi-sœurs Frieda et Anna, et son père. Au fil des années, elle décore l'intérieur de la bâtisse qu'elle tapisse de peintures murales et d'œuvres encadrées. Dans la salle à manger, elle construit un véritable château autour d'une maison de poupées, et créé l'histoire de la famille princière des Romigni. Elle peint également l'intégralité du plafond aux motifs des quatre saisons. La pièce devient ainsi une œuvre d'art totale, conçue comme une véritable maison de conte de fées.

Bien qu'établie en Engadine, elle conserve des liens avec la cité seelandaise où elle expose encore à quelques reprises ses productions, notamment en 1918 au Salon d'art de Franz Kuhn. Ce sont encore principalement des portraits et des figures qui composent son corpus.

A vingt-six ans, elle se tourne vers l'illustration pour enfants et édite plusieurs livres, dont, en 1926, un conte de Noël illustré d'une dizaine d'images. Elle réalise également des livrets de coloriages, des emballages de conserves et des boîtes de souliers pour enfants.

Si elle parvient à exercer son art pleinement, elle vit en revanche humblement. Elle vend quelques toiles, mais en fait surtout souvent cadeau. Les rares ventes qu'elle réalise sont destinées à des œuvres caritatives. En 1929, elle redécore la chambre d'un enfant pour une famille de Samedan. A la place d'une rémunération financière, elle demande un petit orgue de maison pour composer des chansons et un oratorio.

A partir de 1949, elle habite seule dans la maison suite aux décès de ses demi-sœurs, de son frère et de son père. Après une période de deuil, elle reprend les pinceaux et réalise des aquarelles. Par la suite, sa vue se détériore peu à peu et elle se consacre à la peinture et à sa maison.

En 1974, elle crée la Fondation Mili Weber, qui a pour but de conserver la maison dans son état d'origine avec toute son œuvre et son mobilier, de la rendre accessible au public et de publier son œuvre, et surtout de continuer à prendre soin des animaux de la forêt. En 1980, deux ans après sa mort, la maison familiale est réouverte comme maison d'artiste dédiée à ses travaux.

Auteur·trice du texte original: Coraline Gajo, & Caroline Ferrazzo, 30/06/2025

Bibliographie

Le contenu de cette notice est extrait (et par endroits sensiblement adapté) de :


  • Caroline Ferrazzo, & Coraline Gajo, Bienne et les arts au féminin, Orbe, Château & Attinger, 2024.

Le DIJU remercie les autrices Caroline Ferrazzo et Coraline Gajo ainsi que les éditions Château & Attinger pour leur collaboration.

Iconographie

[Mili Weber], vers 1970, photographie.

Suggestion de citation

Coraline Gajo, & Caroline Ferrazzo, «Weber, Mili (1891-1978)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/1004024-weber-mili-1891-1978, consulté le 08/07/2025.

Musée Mili Weber, St. Moritz.

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