Né à Nods le 22 juillet 1736 dans une famille de notables, décédé dans cette même commune le 12 septembre 1812. Fils de Pierre Abraham et de Salomé Châtelain, petit-fils de David Botteron, qui avait été, en son temps, maire de la paroisse de Diesse comme plusieurs de ses ancêtres. Le 12 avril 1776, B. épouse Susanne Marie Racine, la veuve d'un autre officier au service de la France, Abraham Bayard, décédé en 1775. Susanne Marie a des enfants de ses deux mariages.
Comme son frère aîné Jean David, B. choisit la carrière des armes. Entré comme volontaire au régiment suisse de Vigier le 30 novembre 1755, il est nommé enseigne le 16 avril 1758, sous-lieutenant le 27 juillet 1760 et lieutenant le 22 octobre 1761.
En hiver 1760-61, il est fait prisonnier de guerre, avec 20 autres officiers du régiment Waldner. En temps de paix, sa carrière se ralentit. Ayant obtenu la distinction de chevalier du mérite militaire le 16 décembre 1781, il passe enfin au rang de capitaine par commission le 27 avril 1783 et est nommé titulaire de la compagnie d'Hirzbach le 12 juin 1785. Selon Folletête, cette nomination est l'issue d'une longue histoire qu'il résume ainsi: « Pour la repourvue de la compagnie d'Hirzbach, le colonel proposa comme capitaine le neveu du colonel d'Eptingen; mais cette proposition souleva une violente opposition dans le corps des lieutenants, [...] mais l'abbé de Raze s'employa à apaiser le conflit [...]. La nomination à la tête de cette compagnie du capitaine Botteron, du régiment de Vigier, calma les esprits, car cet officier était sujet du prince et sortait des rangs de la bourgeoisie. On y vit avec raison l'abandon d'anciens abus et privilèges nobiliaires, que la convention de 1768 avait cherché à réprimer. » (p. 65)
B. doit être stationné avec sa compagnie dans le bois de Boulogne, près de Paris, lors de la prise de la Bastille mais le général commandant les troupes suisses décide finalement de ne pas engager celles-ci contre le peuple de Paris. Présent au licenciement du régiment de Reinach le 25 septembre 1792. En 1794, le Ministère de la guerre de la République française lui accorde une rente annuelle de 2500 francs pour bons et loyaux services.
Auteur·trice du texte original: Georges Lüdi, 26/09/2005
Fonds d’archives
Archives de l'Ancien Evêché de Bâle : divers documents sur David Botteron ; Etats de service du Régiment de Reinach du 1er septembre 1792.
Service historique des armées de terre (SHAT, Paris), Xg 35, 1Ye et 2Ye : correspondances concernant les officiers du régiment Waldner prisonniers de guerre en 1761.
Livres des paroisses de Diesse (dès 1567) et de Nods (dès 1709).
Bibliographie
Casimir Folletête, Le régiment de l'évêché de Bâle au service de France, 1758-1792, Lausanne (2e éd.), 1939, p.118
Suggestion de citation
Georges Lüdi, «Botteron, Jean-Pierre (1736-1812)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/1276-botteron-jean-pierre-1736-1812, consulté le 18/06/2025.