De Porrentruy, il y naît le 2 mars 1749. Décédé dans sa commune d'origine de 17 octobre 1818. Fils d'Etienne, perruquier et conseiller de ville, et de Marianne Camus. Frère du perruquier Germain Lémane (1758-1829). Catholique. Collège à Porrentruy, séminaire à Porrentruy et Besançon. Chanoine de St-Michel. Missionnaire apostolique. Président de commune à Porrentruy (1790). Meneur de la révolution à Porrentruy, il est emprisonné avec le curé Louis-François-Zéphirin Copin au château de Porrentruy (1790) et relâché lors de l'entrée des troupes françaises dans l'Evêché (30 avril 1792). Selon Ballmer, L. "prit la tête du mouvement qui réclamait la convocation des Etats. Arrêté le 23 avril 1791, il réussit à s'évader le 3 mai 1792. Il contribua à la chute du gouvernement épiscopal et à l'établissement de la République rauracienne". Il prête serment à la Constitution civile du clergé et représente le Département du Mont-Terrible à la Convention nationale (mars 1793). Membre du Conseil des Cinq-Cents, il en est exclu en 1796. Administrateur du Mont-Terrible puis président du canton de Porrentruy, circonscription du département du Haut-Rhin. Professeur à l'Ecole centrale de Porrentruy (1796) où il enseigne les sciences naturelles et contribue à la création du jardin botanique. C'est lui notamment qui réceptionne en 1799 la collection de fossiles et minéraux séquestrée par le régime français au chanoine Eberstein d'Arlesheim. Par ailleurs, il faut préciser que c'est principalement à L. qu'on doit cette Ecole centrale, alors que la loi prévoyait « une Ecole centrale par 300'000 habitants ». Il entreprend aussi la rédaction d'un volumineux traité d'histoire naturelle et fait appel à Schirmer pour l'illustrer. Président du jury d'instruction publique (1798). Il séjourna ensuite plusieurs mois à Paris, puis se retira à Porrentruy, où il mourut. Il est aussi l'auteur d'une brochure intitulée Travail du Comité de la Commune de Porrentruy (Besançon, 1790) où il est question de la réunion des Etats de l'Evêché et des doléances qui devaient y être présentées.