Journal publié à Porrentruy (12.12.1861-31.07.1873), organe de presse des conservateurs catholiques jurassiens. Le 7 octobre 1860, les conservateurs du Jura bernois se réunissent à Tavannes pour préparer une liste en vue des élections au Conseil national. Le lendemain, une société est créée par des participants à la réunion de la veille, en vue de « la publication d'un journal conservateur à Porrentruy ». Le premier numéro paraît onze jours plus tard, il est intitulé Le Réveil du Jura, il paraît chaque vendredi. Le titre change de nom après cinquante-huit numéros et est baptisé La Gazette jurassienne, dès le 12 décembre 1861. A partir de 1867, le journal devient bihebdomadaire, paraissant le jeudi et le dimanche. La rédaction est assumée par Joseph Trouillat de 1860 à 1863 et par Casimir Folletête de 1863 à 1869. L'impression du journal est assurée par l'imprimeur Germain Porte de 1860 à 1861, puis par Joseph Trouillat, qui reprend l'imprimerie et le journal à son compte. Au décès de Joseph Trouillat en 1863, le journal est officiellement imprimé et dirigé par Jean-Joseph Boéchat jusqu'en 1865, puis par Joseph Gürtler de 1866 à 1873 qui achète l'imprimerie au tuteur des enfants de Joseph Trouillat. Le journal est repris en 1873 par Ernest Daucourt qui le nomme Le Pays. Les premiers actionnaires du journal sont essentiellement des notables conservateurs ajoulots auxquels se joignent de nombreux prêtres (environ le tiers de l'actionnariat). Les abonnés proviennent essentiellement du Jura catholique et en particulier de l'Ajoie. La ligne rédactionnelle du journal est conservatrice, antiradicale et promeut la défense des intérêts jurassiens face à Berne (dans le premier numéro le programme déclare : « Jurassiens avant tout »), défense qui cache en fait la volonté de maintenir une société conservatrice.