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Lachat, Joseph (1908-1991)

Né à Moutier le 29 avril 1908. Décédé au Grand-Saconnex le 15 mars 1991. Epouse Nicole Martin. Issu d'un milieu modeste, L. passe son enfance à Moutier, puis dans les quartiers ouvriers de Delémont. Son apprentissage dans un atelier de peinture de meubles et de bâtiment terminé, il quitte définitivement le Jura à 19 ans. Il travaille sur les chantiers pour se payer des études de peinture à Buxtehude, près de Hambourg, en Allemagne. Hitler accède au pouvoir et L. rentre au pays, où il suit les cours du soir à l'école des arts de Berne. Puis il entre à la Gewerbeschule de Bâle sous la houlette de Bodmer, Fischer, Müller, Buchner (dessin et couleur), Knöll et Weisskopf (sculpture). Il étudie les cubistes, le Bauhaus. Durant la guerre, il rencontre Nicole Martin dans l'atelier du sculpteur Kammenfeld à Bâle. Par son mariage en 1946, désormais dégagé de toute nécessité financière, il s'installe à Genève, la ville de sa femme. Pourtant, la société bourgeoise de cette ville l'agace. Après un séjour en Italie (le style byzantin des mosaïques de Ravenne l'influencera durablement), il s'enfuit en Afrique en 1949, puis en Espagne dans les années 1950. L. a détruit quasiment toute sa production picturale d'avant les années 1950. En Espagne, il peint de manière figurative des sujets tels que des paysages ou des scènes de la vie de tous les jours en des compositions géométrisées, des formes stylisées, une pâte généreuse et des couleurs éclatantes. A la fin de son séjour espagnol, les couleurs s'assombrissent en des teintes froides dans une période que le peintre qualifie de « surréaliste », transition entre figuration et abstraction. Retour à Genève qu'il fuit une fois de plus, en Valais cette fois : Vercorin en 1960, puis Uvrier entre 1961 et 1970. C'est à Vercorin, entre 1960 à 1961, qu'il aborde l'abstraction dans un style informel. Mais, dès son retour en plaine à Uvrier, en 1962, il structure davantage sa peinture. Lors de son installation à Genève, en 1970, il s'essaie à l'op'art, créant des effets optiques par une géométrie stricte dans des coloris vifs. Cependant, il retourne rapidement à des compositions plus souples. A partir de 1977-1980 et jusqu'à sa mort, il renoue avec la figuration dans des pictogrammes mêlant l'évocation de sa souffrance - due à un emphysème respiratoire - à des réminiscences africaines. Joseph Lachat laisse une oeuvre abondante et variée, fruit d'années d'introspection opiniâtre dans tous les domaines des beaux-arts (peinture, mosaïque, estampe). Fondateur, avec son épouse, de la Fondation Joseph et Nicole Lachat. A la fin des années 1990, sa veuve fait une importante donation à la Collection jurassienne des Beaux-Arts de la République et Canton du Jura, conservée à Porrentruy.


Auteur·trice du texte original: Anne Schild, 30/04/2008

Dernière modification: 14/04/2011

Bibliographie

Marcel Joray, Joseph Lachat, Neuchâtel, Editions du Griffon, 1964 Alphonse Widmer, JL, nov. 73, exposition au groupe scolaire Aucuste Cuenin, Porrentruy, 1973 Anne Schild et al., Joseph Lachat, Porrentruy, SJE (Collection L'art en oeuvre), 1999

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Suggestion de citation

Anne Schild, «Lachat, Joseph (1908-1991)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/6093-lachat-joseph-1908-1991, consulté le 11/12/2024.

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