Crédit : Martine Bouvier

Né à Porrentruy le 9 septembre 1932. Mariage en 1956 avec Lucienne Mertenat. Trois filles (Martine, Sylvie, Isabelle). Décédé en décembre 2020.

Parcours

Formation à l'Ecole cantonale de Porrentruy, puis à l'Université de Genève. Durant ses études, il approfondit ses connaissances des sciences naturelles et participe à des fouilles archéologiques en Valais. Son intérêt pour l'écologie et l'écologie humaine le conduit à se perfectionner dans ce domaine.

Nommé professeur des sciences (chimie, physique et biologie) à l’Ecole normale de Porrentruy en 1958, il met sur pied la pédagogie active en sciences expérimentales. En complément des cours réguliers, il organise avec son épouse des semaines d’études en Provence et en Bretagne.

En collaboration avec François Guenat, il créé, dès 1964, les camps de biologie (CABIO) dans le Clos-du-Doubs. Sous leur direction, flore, baguement d’oiseaux, captures et dissections des petits vertébrés, et inventaire de la faune aquatique benthique ponctuent le quotidien des naturalistes en herbe.

En 1968, il achève une thèse de doctorat en anthropologie à l’Université de Genève. Par la suite, il enseigne la biologie au brevet secondaire bernois. Dans le but de développer les études de terrain avec ses étudiants, il convainc les autorités de racheter un bâtiment sis à proximité de la pisciculture de Saint-Ursanne afin de créer le laboratoire résidentiel de Paquoille.

Lorsqu’en 1972 le Centre de recherches en anthropologie de l'Université de Genève entreprend l’enquête interdisciplinaire du Clos-du-Doubs, il est sollicité comme spécialiste des milieux naturels et de l’écologie régionale.

Il devient le premier chef de l’Office des Eaux et de la Protection de la nature de la République et Canton du Jura, qu’il dirige de 1979 à sa retraite en 1993. Sous son impulsion, dans le cadre de l’étude des eaux souterraines du Jura tabulaire, un réseau de mesures hydrologiques est mis en place en Ajoie (notamment Grandgourt et Milandrine).

Le thématique de l'eau l'occupe sa vie durant. On le retrouve, bien avant la création du canton du Jura, en tractation avec le canton de Berne pour l’achat d’étangs à Bonfol. Il s'engage également en faveur de la protection des étangs francs-montagnards (Plain de Saigne, Bollement, Lajoux, Gruère), de la mise sous protection de ruisseaux d’élevage, et du développement de la pisciculture à St-Ursanne et à Belle-Fontaine. Lors de la Fête de la Nature de Seloncourt en 2008, il rend publique une synthèse de l’hydrographie et géomorphologie karstique couvrant 800 km2 de territoire franco-suisse.

Ornithologue accompli, il participe notamment, jusqu'à l'année de son décès, aux recensements hivernaux. Il constitue également une importante collection d'œufs d’oiseaux d’Europe ainsi qu’un large échantillonnage de micro-mammifères. Il lègue ses collections au Musée des Sciences naturelles de Genève.

Activité associative

Dès les années 1960, il milite déjà, dans le cadre de Pro Jura et au nom de la Société jurassienne d’Emulation (SJE), à la protection des sites sensibles. Membre de l'Association pour la Défense des Intérêts du Jura (ADIJ), il s’illustre par son militantisme au sein de la commission nature. En 1968, on le retrouve membre fondateur de la Société des Sciences naturelles du Pays de Porrentruy (SSNPP), jumelle de la société analogue de Montbéliard ; il s’engage pour la faire vivre en créant une section juniors et en intégrant le comité. En 1976 paraît, sous l’égide de l’ADIJ, le Dossier technique sur la Sorne SORNAJAC. Celui-ci, avec le concours de plusieurs étudiants passionnés, clôt plusieurs années d’étude de la qualité de cette rivière.

Membre de la Société jurassienne d’Emulation (SJE), Jean-Claude Bouvier compte au nombre des fondateurs du Cercle d'études scientifiques (CES) en 1972. Le 24 août 2020, quelques mois avant sa disparition, il participe encore à une séance du comité du CES.

Passionné par l'étude de la région, il rejoint le Groupement d'échange et d'études Hommes et terroirs du Clos-du-Doubs (GHETE), association dont il intègre le conseil d’administration. En son sein, il déploie une grande activité dans l’organisation de journées thématiques de découverte de même que dans les publications de la revue bimestrielle. Dans un cadre franco-suisse également, il participe à l’élaboration du Règlement pour la diminution des variations de débits des usines hydro-électriques du Doubs.