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Saint-Imier, collégiale (site archéologique, Saint-Imier)

Objet : église Datations : Haut Moyen Age, Bas Moyen Age, époque moderne Fouilles : 1927-1930, L. Bueche ; 1982, Atelier d'archéologie médiévale (AAM), P. Eggenberger Collections : Service archéologique du canton de Berne (SAB), Berne L'architecture ottonienne (premier art roman) de la collégiale permet d'en situer la construction entre 950 et 1050. Selon Louis Bueche, la collégiale du XIe siècle aurait été érigée sur les fondations d'un édifice antérieur : en effet, on remarque aux murs des bas-côtés, à mi-hauteur des fenêtres, une différence dans la grandeur des pierres. Mais depuis les fouilles de 1982, une autre hypothèse est émise, à savoir qu'un premier projet aurait été corrigé en cours de chantier. Cette hypothèse semble plus plausible, étant entendu que la construction d'un tel édifice pour d'autres fonction que celles du service d'un chapitre canonial est peu probable, et que ce dernier a sans doute été fondé suite à la donation de Moutier-Grandval en 999. Lors de ces dernières fouilles, quatre tombes ont été dégagées dans les collatéraux, une au sud et trois au nord. Tous les squelettes étaient orientés dans l'axe de l'église, la tête à l'ouest et les pieds à l'est, les bras repliés sur le corps. Trois grosses perles noires et vingt-six petites (en os ?) ont été découvertes sur et sous la colonne vertébrale d'un des squelettes, et également près d'ossements de doigts. Il s'agirait d'un chapelet. Une agrafe fut aussi trouvée sur le cou d'un autre squelette, ainsi qu'une cheville de bois prise entre ses pieds et une pièce métallique au fond de la fosse. Une monnaie, un clou, du verre, du mortier et des fragments de bois ont également été retrouvés dans des remblais. Ces inhumations ne peuvent être attribuées à une époque précise. Mais on peut supposer, vu leur emplacement, qu'elles datent du Bas Moyen Age. Le plan de l'église, en forme de croix, comporte une nef à six travées flanquée de collatéraux, un transept peu saillant et moins élevé que la nef principale, ainsi qu'un chevet formé d'une abside, et de deux absidioles détruites vers 1810 et reconstruites en 1930. Datent également de la même époque de restauration les deux annexes contiguës à la tour, l'entrée sud, les décorations peintes sous les arcades de la nef par Ernest Correvon ainsi que le vitrail axial de la nef (Louis Jaeger). Les trois nefs possèdent des plafonds plats en bois et sont séparées par deux rangées d'arcades en plein cintre supportées par de massifs piliers rectangulaires. Dans le cul-de-four de l'abside centrale, une fresque du XIIe ou du XIIIe siècle, représente le Christ en majesté. Un narthex surélevé (XIIe siècle), disposé sous le clocher, précède la nef principale. Ce porche est recouvert d'une voûte à croisée d'ogives reposant sur quatre colonnes engagées dans les angles et surmontées de chapiteaux à feuillages ou décorés de têtes. On peut y voir la pierre tombale de Jacob Beynon (1655), bailli d'Erguël. Une chapelle, autrefois dédiée à saint Michel, occupe le premier étage et possède une niche d'autel dans son mur est. La tour carrée a été ajoutée à la nef au XIIe ou au XIIIe siècle. On peut y reconnaître cinq phases de construction, qui correspondent à des niveaux de l'édifice actuel : - jusqu'à quatre mètres environ - jusqu'au sommet des grandes fenêtres - jusqu'au tiers des anciens abats-sons - jusqu'à la terrasse - le clocher (datant de 1940). Endommagée par le feu en 1512, la collégiale fut réédifiée et ses murs décorés en bleu et ocre rouge, couleurs visibles encore aujourd'hui à certains endroits après avoir été redécouvertes lors de la restauration de 1927-1930. C'est donc probablement au début du XVIe siècle que fut construite la voûte du choeur et qu'elle fut recouverte de peintures symbolisant les quatre Evangélistes. Il est possible qu'à l'origine, la collégiale ait eu une tour-lanterne au-dessus de la croisée du transept, tour détruite par l'incendie. Une nouvelle série de fouilles et de restauration a lieu de 1982 à 1983. Un grand orgue de la Manufacture de Chézard-Saint-Martin (Val-de-Ruz) est placé face à l'abside centrale, au niveau du sol. Il a remplacé en 1986 l'ancien instrument qui occupait les bras du transept. Voir aussi la notice Archéologie.


Auteur·trice du texte original: Claude Juillerat et François Schifferdecker (réd.), Guide archéologique du Jura et du Jura bernois, Porrentruy, 1997 (complété en 2008 : Ludwig Poget), 10/11/2008

Dernière modification: 14/12/2011

Bibliographie

Louis Bueche, « L'église collégiale de Saint-Imier », in ASJE, 36, 1931, pp. 31-67 (tiré à part : La Chaux-de-Fonds, 1932) Commission d'histoire du 1100e anniversaire de Saint-Imier (réd.), Saint-Imier : 884-1984, Saint-Imier, 1984 Jean-Michel Saurer, Les églises romanes de Saint-Imier, [Berne], 1965 Claude Juillerat, François Schifferdecker (réd.), Guide archéologique du Jura et du Jura bernois, Porrentruy, 1997 Anne Beuchat, Catherine Krüttli, Dominique Quadroni, La collégiale de Saint-Imier, St-Imier, 1997 Laurent Auberson, « les premiers établissements religieux du Jura septentrional », in : Jean-Claude Rebetez (éd.), La donation de 999 et l'histoire médiévale de l'ancien évêché de Bâle , Porrentruy, 2002, pp. 287-307 www.orgues-et-vitraux.ch (novembre 08)

Iconographie

'quilibristes sur le sommet de la tour lors de la restauration de 1939. De gauche à droite : William Vuilleumier, Georges Merlot, Pierre Chopard, Alfred Bourquin. Mémoires d'Ici, Fonds Moser

Suggestion de citation

Claude Juillerat et François Schifferdecker (réd.), Guide archéologique du Jura et du Jura bernois, Porrentruy, 1997 (complété en 2008 : Ludwig Poget), «Saint-Imier, collégiale (site archéologique, Saint-Imier)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/6702-saint-imier-collegiale-site-archeologique-saint-imier, consulté le 19/04/2024.

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