Entreprise fondée à Moutier en 1883 par Nicolas Junker et Anselme Marchal, sous le nom de « N. Junker et Cie ». L'entreprise participe notamment au développement du tour « suisse », mis au point par Jakob Schweizer, qui, contrairement à celui des pays anglo-saxons, amène la pièce à usiner vers un outil fixe, et non l'inverse.
Lors de sa fondation, l'entreprise fabrique des pignons et des machines et s'installe dans une dépendance de la verrerie de Moutier, propriété de Marchal. Très vite des difficultés financières vont rendre la vie dure à cette entreprise. Comptant sur les fonds de Marchal, elle est dissoute déjà en 1886 suite aux problèmes des verreries mises en faillite en 1889. Nicolas Junker n'abandonne pas et reprend tout de suite l'entreprise à son nom seul. Dans le registre du commerce, il est alors mentionné qu'elle s'occupe de la fabrication de pièces d'horlogerie. En 1891, Junker rachète le bâtiment qu'occupe son entreprise (racheté à la verrerie en 1886 par l'industriel bâlois, Emile Abt). Dès 1896, il s'oriente résolument vers la fabrication de machines pour l'horlogerie.
En 1902, alors que son entreprise connaît des difficultés financières toujours plus importantes (elle vit en fait à crédit dès la fin des années 1890), Junker tente d'échapper à la faillite en créant une société en commandite au nom de son fils et d'un associé, G. Mettetal, et se désigne lui-même comme commanditaire. Mais la course aux crédits continue. En 1904, ultime tentative de sauver l'entreprise, en la vendant à son fils. Mais rien n'y fait, la faillite est déclarée en 1905.
En 1911, Tornos rachète l'immeuble à la Banque populaire du district de Moutier. Tornos s'associera plus tard avec les usines d'André Bechler et Joseph Pétermann pour former Tornos-Bechler, aujourd'hui Tornos SA.
Depuis 2006, les locaux de l'usine accueillent le Pantographe, centre culturel pluridisciplinaire géré par le Collectif pour la Culture à Moutier (association Co. Cu.). Son but est d'offrir aux artistes des locaux pour des concerts, des expositions, des répétitions, etc. En automne 2010, Tornos, toujours propriétaire du bâtiment annonce son intention de le vendre au Musée du tour automatique qui souhaite ainsi agrandir ses locaux. Si cette vente se fait (prévue pour 2012), le Pantographe devra alors trouver de nouveaux locaux.
Auteur·trice du texte original: Emma Chatelain, 25/02/2011
Dernière modification: 02/11/2011
Fonds d’archives
Mémoires d'Ici (Saint-Imier), dossier documentation « Moutier, Pantographe » Chronologie jurassienne Denis Moine (Mémoires d'Ici, St-Imier/ARCJ, Porrentruy)
Bibliographie
Alain Cortat, « Nicolas Junker », in Dictionnaire historique de la Suisse [publication électronique DHS], version du 25.7.2007 Laurence Marti, «Nicolas Junker, Fabrique de machines, Moutier (1883-1905) ou les difficultés d'une entreprise innovante à la fin du 19e s.», in Actes SJE, 1999, 298-306 http://www.rjb.ch/rjb/Actualite/Regionale/201010L-usine-Junker-a-portee-de-main.html (24.2.2011)
Suggestion de citation
Emma Chatelain, «Junker et Cie, Moutier (1883-1905)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/8159-junker-et-cie-moutier-1883-1905, consulté le 24/04/2025.