Les Pleujouse (Pluviosa, Plützhausen), dits aussi de Neuwenburg (dès 1141), sont une famille seigneuriale tirant son nom du château de Pleujouse (Ajoie, Jura), attestée dès 1105 mais mal connue et dont on ne peut reconstituer la généalogie ; elle est éteinte au début du XVe siècle. Liutfrid de Pleujouse apparaît en 1105 en tête des témoins laïcs proches du jeune Frédéric, futur premier comte de Ferrette, dans l'acte de donation par celui-ci du prieuré d'Altkirch à l'Ordre de Cluny. Huzon de Pleujouse, dit aussi de Nuwenburc, mentionné dans les années 1130-1140 dans des actes en rapport avec l'abbaye de Lucelle et comme témoin d'un diplôme impérial, joue un rôle relativement important dans la petite noblesse régionale ; il est proche des sires d'Asuel. Selon Werner Meyer, il est possible que les Pleujouse appartiennent à un clan de familles nobles, emmenées par les Asuel (eux-mêmes issus du puissant lignage comtois des Montfaucon), lesquelles auraient structuré la mise en valeur seigneuriale et religieuse (fondation de Lucelle) de la zone est de l'Ajoie aux XIe-XIIe s., avant que les comtes de Montbéliard et de Ferrette, puis les évêques de Bâle ne resserrent leur pouvoir. En 1180, le petit-fils d'Huzon, Hugues, dispose de deux vassaux nobles portant aussi le nom de Pleujouse. Par la suite, les milites (chevaliers) de Pleujouse disparaissent quasi totalement des sources au XIIIe s., ce qui signale peut-être une période difficile pour la famille. Un acte de 1280 atteste que, suite à des circonstances inconnues, le château de Pleujouse est alors aux mains de l'évêque de Bâle, puisque le comte de Montbéliard y verse le cens récognitif qu'il lui doit : cela signifie que le château dépend de l'évêque et est occupé par un vassal ou un de ses officiers ; le château sera souvent mentionné aux XIVe et XVe s. en relation avec divers Burglehen (fiefs castraux confiés par l''glise de Bâle à des vassaux chargés d'assurer la garde et la défense de places fortes). Certains Pleujouse profitent un temps du service de l'évêque de Bâle : Conon de Pleujouse est maire épiscopal de Bienne en 1292, châtelain et vice gerens (représentant) de l'évêque en Ajoie en 1302. Il est en 1316 seigneur de Morimont (Oberlarg, Ht-Rhin), alors encore en mains épiscopales, et il est dit chevalier - titre qui devient assez rare à cette période dans la noblesse régionale; Conon meurt avant 1332. L'un de ses deux fils connus, Jean, sera prévôt de Porrentruy pendant une dizaine d'années (autour de 1320) et meurt après 1345 ; écuyer, il ne portera jamais le titre de chevalier. Son sceau comporte deux fasces voûtées surmontant une étoile en pointe et a inspiré les armoiries du village de Pleujouse (l'étoile y est remplacée par une rose). Les diverses branches de la famille sombrent par la suite dans l'insignifiance, soit par extinction, soit plus probablement par appauvrissement : en 1305, Walther de Pleujouse (frère de Conon ?) porte le titre de chevalier, signe d'une certaine envergure sociale, mais il n'a pas moins de dix enfants qui devront se partager son patrimoine' Il faut noter pour conclure qu'on ne peut démontrer les liens familiaux entre les Pleujouse du XIIe s. et ceux des XIIIe-XIVe s. Il n'est pas possible non plus d'établir des liens familiaux dépassant deux générations, sauf au XIIe siècle (trois générations) ; enfin, les identifications et les relations familiales proposées par Joseph Trouillat dans ses précieux index des Monuments de l'histoire de l'ancien 'vêché de Bâle sont quelquefois inexactes pour ce qui concerne les Pleujouse.