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Piquerez, Camille (1835-1908)

D’Essertfallon (Épiquerez). Né à Essertfallon le 30 juin 1835. Décédé le 8 septembre 1908. Fils de Pierre François Augustin Piquerez et de Marie Anne Marchand, paysans. Marié, six enfants. Catholique, puis vieux-catholique.
Fabricant de boîtes de montres et député au Grand conseil bernois.
Adolescent, P. apprend le métier de boîtier de montres, voyage beaucoup pour trouver du travail et contribue à la propagation du savoir-faire et du travail horloger à domicile dans les fermes de son village natal. A partir de 1855, il gère la production horlogère au sein de sa famille. Vers 1866, il installe un atelier dans une dépendance de la maison familiale. Quelques années plus tard, il construit une usine avec quarante ouvriers au lieu-dit « En Séné » à Essertfallon, pour laquelle il s’endette lourdement. Par la suite, son entreprise prospère et il achète d’autres terrains, forêts et fermes ainsi que le moulin de Soubey. Il est également propriétaire d’un café à Épiquerez, géré par son frère. Durant le Kulturkampf, P. se convertit à l’église catholique-chrétienne et entre en conflit avec le curé d’Épauvillers, François Challet. En 1872, il achète le moulin Grillon à Saint-Ursanne avec le soutien de son associé biennois Fritz Bovet. Laissant la direction de l’usine à Essertfallon aux mains de ses frères et de ses fils, il y installe une fabrique de boîtes de montres, « C. Piquerez », un café-restaurant, une luxueuse habitation privée et une scierie avec un commerce de bois sous le nom de « Piquerez, Bovet, Paupe et Compagnie ». Afin de financer le nouvel aménagement de cet ancien moulin, P. s’endette davantage. Suite à la faillite de son associé Bovet à Bienne (selon Petignat), P. subit le même sort à la fin de l’année 1883, et le moulin de Grillon est liquidé. P. arrive à sauver les machines de l’atelier horloger, qu’il transfère dans le moulin des Lavoirs à Saint-Ursanne, où ses deux fils Léon et Arthur entretiennent un atelier depuis 1875. Mais peu après, son atelier tombe en proie des flammes lors d’un incendie (Petignat). P. s’installe à Bassecourt, où durant quelques années il loue un atelier au sous-sol de l’entreprise de ses deux fils Erwin et Gustave. Cet atelier sera détruit à son tour par le feu (Petignat).
La carrière politique de P. l’amène aux postes de maire d’Épiquerez en 1863, député au Grand Conseil bernois en 1866, ainsi que vice-préfet des Franches-Montagnes en 1870. Son principal objectif en tant que député au sein du parlement bernois sera l’amélioration de l’infrastructure routière dans le Clos du Doubs. En 1869, ses efforts aboutissent à l’allocation d’un important subside cantonal pour la construction de la route reliant Saint-Ursanne, Épauvillers et Soubey.

Auteur·trice du texte original: Kiki Lutz, 22/05/2020

Dernière modification: 27/05/2020

Bibliographie

Annuaire officiel du canton de Berne, 1867-1870
Jean-Daniel Kleisl, Piquerez SA et Ruedin SA. Le patronat de la boîte de montre dans la vallée de Delémont. L'exemple de E. Piquerez SA et de G. Ruedin SA à Bassecourt (1926-1982), Alphil, Delémont, 1999, p. 33-35
André Petignat, Moulins et industries à Saint-Ursanne et environs, Porrentruy, 2014, pp. 55-74, 91, 103, 244

Suggestion de citation

Kiki Lutz, «Piquerez, Camille (1835-1908)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/1003776-piquerez-camille-1835-1908, consulté le 19/04/2024.

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