Né à Saignelégier le 23 septembre 1853. Décédé le 27 octobre 1931 à Porrentruy. Aîné d'une famille de neuf enfants, il est notamment le frère de Germain Viatte. Epouse Claire Crelier (1887), fille de Maurice Crelier, avocat à Porrentruy. Catholique.
Ses études à Mariastein (SO), au petit séminaire de Consolation (Doubs) et au collège St-Michel à Fribourg ne sont pas sans incidents : la guerre de 1870 et l'invasion prussienne l'obligent à fuir Consolation et, alors qu'il aurait dû passer son examen de maturité à Porrentruy, en plein Kulturkampf, il est averti par un ami de la famille qu'on s'apprête à le faire échouer parce que catholique. V. se rend alors clandestinement à Zurich pour passer ses examens. Il fait ensuite des études de droit à Paris et Berne. Il obtient son diplôme d'avocat le 7 juin 1879 puis ouvre son étude à Saignelégier.
En 1887, V. accepte les fonctions de chef du contentieux de la Banque foncière du Jura à Bâle. Il s'y installe et y reste jusqu'en 1905, date à laquelle il s'installe à Delémont où il ouvre une nouvelle étude d'avocat. Il devient en outre président du Conseil d'administration de l'hôpital et de l'hospice des vieillards ainsi que le président de la paroisse catholique-romaine de Delémont. C'est aussi à cette époque que V. se distingue par deux conférences prononcées devant la Société jurassienne d'Emulation sur la germanisation et l'autonomie du Jura (1908 et 1917).
En 1923, V. prend sa retraite et s'installe à Porrentruy.
Homme politique, membre du Parti conservateur, il est élu membre du Grand Conseil bernois en 1882 (jusqu'en 1888) et l'année suivante, il fait partie de la Constituante bernoise.
Juge suppléant à la Cour Suprême du canton de Berne.
V. se dévoue aussi pour sa commune, c'est en effet grâce à lui que Saignelégier a sa propre installation électrique (1892) avant les autres communes jurassiennes ainsi que l'eau courante.
Premier président jurassien de la Société des étudiants suisses (1876-1878). Membre du Conseil d'administration du chemin de fer Saignelégier-La Chaux-de-Fonds (1892) et membre du Conseil d'administration de la Caisse d'épargne des Franches-Montagnes.
Membre de la Société jurassienne d'Emulation (SJE).
Auteur·trice du texte original: Emma Chatelain, 31/03/2006
Bibliographie
ASJE, 36, 1931, pp. 493-494
Pierre-Alain Diacon e.a., « La Députation jurassienne 1831-1921 », in ASJE, 79, 1976, p. 169
Sophie Lachat, Les chemins de fer privés des Franches-Montagnes : naissance, exploitation et défis d'un réseau (1892-1943), Mémoire de licence, Université de Neuchâtel, 2005, p. 158
Tristan Muller, « Louis Viatte (1853-1931) ; histoire d'un notable jurassien », in Jurassica, 19, 2005, p. 53-56
Tristan Muller, Louis Viatte (1853-1931), L'engagement d'un homme dans son temps, Histoire d'un notable jurassien, Mémoire de licence, Université de Neuchâtel, 2006
Suggestion de citation
Emma Chatelain, «Viatte, Louis (1853-1931)», Dictionnaire du Jura (DIJU), https://diju.ch/f/notices/detail/4148-viatte-louis-1853-1931, consulté le 09/02/2025.