De Corban. Né Albert Léon le 24 août 1925 à Corban, catholique.
Fils de Louis, commerçant et agriculteur, et de Léonie née Maitin, femme au foyer et commerçante. Epoux d'
Anne-Marie Steullet née Lambert, journaliste. Deux enfants.
Classes primaires à Corban, école secondaire à Fribourg. Maturité latin-grec au collège St-Michel à Fribourg (1947), puis études de droit aux Universités de Fribourg (1947-1949) et de Berne (1949-1953). Après le brevet bernois d'avocat (1953), S. suit encore une formation de juriste au service des sinistres de la Vaudoise-accidents à Neuchâtel (1954-1955) avant d'entamer une carrière dans les magistratures bernoise et jurassienne.
Greffier de Chambre à la
Cour Suprême du canton de Berne de janvier 1956 à mai 1958, puis remplaçant du président du Tribunal I à Moutier (juin 1958-novembre 1959). Juge d'instruction et président du
Tribunal du district de Moutier de novembre 1959 (élu le 25 octobre 1959) jusqu'au 31 décembre 1978, il accède au plus haut rang du pouvoir judiciaire du nouveau canton du Jura en devenant le premier
Procureur général de la République et canton du Jura du 1er janvier 1979 au 31 août 1990. Il fut élu à la magistrature jurassienne par le nouveau
Parlement le 4 décembre 1978. Parallèlement, au niveau de la Confédération, il est premier suppléant du Juge d'instruction fédéral pour la Suisse romande (1967-1983) avant d'être nommé Juge d'instruction fédéral pour la Suisse romande (1984-1993).
Capitaine d'infanterie en 1965, il est aussi juge au Tribunal Militaire de la Division 2 de 1966 à 1971.
L'entrée en politique de S. se fait par l'intermédiaire de la présidence de la commission d'étude pour un nouveau règlement d'organisation de la ville de Moutier et la création d'un Conseil de ville à Moutier (1968-1970). Succédant au socialiste Werner Strasser, non-réélu, il devient maire hors-parti de la ville de Moutier du 1er janvier 1971 à mai 1976, date de sa démission en cours de seconde législature.
Jean-Alfred Robert-Charrue lui succèdera au poste de maire. Le premier janvier 1979, S. adhère au PDC de la République et Canton du Jura, aux rangs duquel il appartiendra jusqu'en décembre 1990. Dès le premier janvier 1991, il devident membre du PDC du Jura-Sud et de Moutier en même temps qu'il entre au Conseil de Ville de Moutier (1991-1994).
Engagé politiquement pour la cause jurassienne, il adhère au mouvement séparatiste
Unité jurassienne à Moutier (dès le 1.1.1979). Auparavant, sa neutralité dans la
Question jurassienne lui a valu autrefois les foudres des deux camps antagonistes. A l'époque du
FLJ, alors président du tribunal de Moutier, il essuyait les orages séparatistes, tandis qu'après son témoignage devant la Cour pénale du Tribunal fédéral à Lausanne, en 1977 - il y accusait certains chefs de la police cantonale bernoise et mettait en doute l'objectivité de cette même police -, il était devenu, en sa qualité de juge toujours, la bête noire des antiséparatistes ; les propos diffamatoires de certains de ces derniers n'entamèrent pas sa réputation irréprochable et leurs auteurs furent condamnés.
A ses engagements professionnels et politiques viennent s'ajouter les activités au sein des communautés civiles du Jura et du Jura bernois auxquelles il manifeste son attachement. Membre du Conseil de paroisse catholique de Moutier (1963-1971). Président de la section de la Prévôté de la SJE (1960-1967). Président du comité d'organisation des Quinzaines culturelles de Moutier (1968 et 1970). Membre du comité de Pro Jura (1991-2000). Président de la Société des Amis du Musée jurassien d'art et d'histoire à Delémont (1991-2000).
Auteur·trice du texte original: Philippe Hebeisen, 12/11/2005